Serti dans ce magnifique écrin de verdure que constitue le massif forestier de la vallée de montmorency, BESSANCOURT, son église majestueuse, chef d’œuvre de l’architecture gothique, ses pierres anciennes et cette ambiance village si caractéristique d’une ruralité à la française, rappellent combien il fait bon vivre dans ce petit coin de France.
Pour autant, derrière cette image d’Épinal se déroule une tragédie humaine et sociale que seuls les chiffres issus de l’étude statistique des données démographiques ont pu mettre à jour et dénoncer.
Quels sont donc ces nuages qui, poussés par des vents défavorables, viennent s’amonceler sur le ciel bessancourtois et troubler sa paisibilité toute bucolique ?
Cet ensemble nuageux, annonciateur de mutations sociodémographiques voire de crises aboutissant à des lendemains qui déchantent, est, en l’occurrence, incarné par l’émergence récente dans le bilan démographique Bessancourtois d’un solde migratoire négatif.
Pour information, le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées dans une zone géographique donnée et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période donnée. Pour parler plus clairement, ce ratio met en exergue la différence entre l’immigration et l’émigration. Le concept de solde migratoire est indépendant de la notion de nationalité. Il est positif lorsque les immigrants sont plus nombreux que les émigrants et négatif lorsque c’est l’inverse.
Pour ce qui est de notre cas d’espèce, BESSANCOURT, sa population, en hausse depuis le début des années 80, a diminué entre 2009 et 2014 de 8.8% ; soit une perte de 635 habitants en cinq années. Alors que, comparativement, sur cette même période la population de la ville de FREPILLON, limitrophe, augmentait de plus de 10%. (Sources INSEE).
BESSANCOURT enregistre d’ailleurs sur la période allant de 2009 à 2014 la plus forte diminution de population de la Communauté d’Agglomération VAL PARISIS.
Ce bilan migratoire négatif, caractérisé par un déficit annuel d’en moyenne 127 personnes, entre 2009 et 2014, n’est pas sans interroger l’attractivité de la ville de Bessancourt ; et les politiques mises en œuvre pour la renforcer.
Or l’attractivité de la ville de BESSANCOURT pâtit :
D’un dynamisme économique atone ;
D’un commerce de proximité moribond, abandonné par la puissance publique locale et fortement concurrencée par l’implantation de grandes surfaces ;
D’une offre bancaire limitée ;
D’une offre postale restreinte ;
D’une offre de transport public intercommunal circonscrite ;
D’un prix rédhibitoire de l’immobilier entretenu par la spéculation foncière.
Tant de freins que les orientations politiques actuelles n’ont su ni endiguer ni dépasser, pour offrir aux Bessancourtois un destin autre que celui d’habiter dans une ville dortoir périurbaine. Peut-on donc jeter la pierre à celles et ceux qui séduits par le cadre environnemental bessancourtois investissent dans ce bassin de vie, puis décident au bout de trois/quatre ans de partir, déçus notamment par le manque d’ambition politique de rendre attractive cette ville.
Une baisse des contribuables qui n’est pas sans conséquence sur le budget de la ville, puisqu’elle induit une baisse des recettes alors que les charges de la commune demeurent, quant à elles, fixes.
C’est peu dire que la capacité de notre ville à investir et à développer de nouveaux projets s’en trouve concrètement impactée.