Un étudiant condamné pour avoir menacé la journaliste Zineb El Rhazoui

VIDÉO. Le jeune homme a écopé d’une peine de 70 heures de travaux d’intérêt général pour avoir menacé de mort sur Twitter l’ancienne journaliste de « Charlie Hebdo ».

Source AFP

La justice a tranché : pour avoir menacé de mort sur Twitter la journaliste Zineb El Rhazoui, un étudiant a été condamné. Sami B., un jeune homme de 20 ans en seconde année de comptabilité gestion, a écopé mercredi d’une peine de 70 heures de travaux d’intérêt général après avoir menacé l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo pour ses propos sur l’islam. Ces heures de travaux d’intérêt général pourront donner lieu à quatre mois d’emprisonnement si elles ne sont pas accomplies. Sami B. devra effectuer ces travaux sous 18 mois et a par ailleurs l’obligation de verser à Zineb El Rhazoui 2 000 euros de dommages et intérêts et 1 000 euros au titre des frais de justice. Lors de l’audience devant le tribunal correctionnel de Paris le 3 juillet, le parquet avait requis huit mois d’emprisonnement avec sursis.

« Il faut que l’islam se soumette à la critique, […] qu’il se soumette aux lois de la République », avait lancé l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo sur CNews en décembre, après l’attentat de Strasbourg. « On ne peut pas venir à bout de cette idéologie en disant aux gens l’islam est une religion de paix et d’amour et c’est juste le terrorisme qui est mal », avait ajouté la journaliste indépendante. Elle avait alors subi une vague de propos « agressifs, violents et menaçants », avait rappelé la présidente du tribunal. Six personnes avaient été retrouvées, avec la collaboration de Twitter. Outre Sami B., une jeune femme de 18 ans sera jugée en janvier pour menaces de mort.

Une journaliste sous protection policière

Sami B. a été condamné pour avoir tweeté « PTN [putain] j’ai envie de lui mettre 46 boulets dans son crâne ». Il avait par la suite supprimé son tweet, de peur que cela lui porte préjudice pour sa carrière. « C’était des menaces que je n’allais pas mettre à exécution », avait-il déclaré, indiquant ne pas connaître l’histoire particulière de Zineb El Rhazoui au moment du tweet. « Je peux comprendre qu’avec sa situation et son histoire, elle se sente menacée dans sa personne », avait-il ajouté. En vacances au moment de l’attaque contre Charlie Hebdo qui avait fait 12 morts le 7 janvier 2015, la journaliste vit depuis sous protection policière constante.

« Ce type de menaces a fait basculer nos vies, celles de nos enfants et de nos familles », avait-elle témoigné. « Pour nous, ce ne sont pas des paroles inconséquentes. Je ne me sens pas menacée, je le suis. » Le tribunal avait rappelé la gravité des menaces, qui créent un climat favorable au passage à l’acte d’autres personnes.

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